Chapitre VII - Vacances à la campagne
Deuxième partie
Extrait – pages 186 – 187 Etre maman
Grégoire avait trouvé une nouvelle place, intéressante et mieux payée, mais cela à cause d'horaires ultra matinaux, trois heures le matin. Il n'était déjà pas très intéressé par son fils, mais là, la fatigue aidant, il dormait en rentrant, pendant que je sortais le bébé, puis partait voir ses copains. Nous nous croisions en somme ! A tel point, qu'au bout de quelques mois, j'en fis la réflexion à son propre père, lui demandant d'intervenir, car venant de moi-même, il ne semblait pas le comprendre.
En effet, puisque j'étais occupée par mon bébé, il allait retrouver ses copains de baby-foot après sa sieste, jouait jusqu'à l'heure du repas, rentrait se mettre les pieds sous la table et se couchait sitôt après. Autant dire que j'étais mariée à un courant d'air qui ne se posait sur moi que pour assouvir ses besoins sexuels Son père le prit à part et lui fit remarquer qu'il avait une jeune femme, un enfant et qu'il devait s'en préoccuper au-delà de l'aspect matériel de la vie de subsistance.
Il écouta son père sans broncher et assura qu'il n'avait pas pensé que son absence me manquerait puisque j'avais Philippe. Pour Grégoire la vie de famille se résumait donc à dîner ensemble pendant que l'enfant dormait et à nous voir, son jour de congé, s'il ne passait pas son temps à bricoler sa Vespa ou à dormir et le dimanche dans le cadre de l'une ou l'autre de nos familles.
Après mon acceptation de ne pas le quitter, j'avais espéré que Grégoire ferait un effort pour qu'ensemble nous ayons une évolution intellectuelle enrichissante qui nous aurait rapprochés. J'aurais dû me douter après sa réflexion “d'homme de Cro-Magnon”, qu'il ne l'imaginait pas un seul instant !
Extrait – pages 193 – 194 Vacances à la campagne
Le dimanche, nous allions tous à la grand-messe à l'église de Rambouillet, nous faisions les courses pour le midi, à la suite et le repas ce jour-là, était tardif. Nous étions tous affamés, mon petit Philippe le premier. Si je n'avais pas été prévoyante la veille pour lui, il devait attendre que nous ayons préparé le repas pour tout le monde. Si je faisais mine de m'occuper de lui en priorité, j'avais droit à un regard noir, contenant beaucoup de reproches, qui voulait dire :
-“C'est ça, laissez-moi toute la préparation et dorlotez votre petit !”
Il faut dire que quand mon beau-père avait fait son invitation, l'enthousiasme de la maman de Grégoire avait été plus que modéré, selon son habitude.
Je crois qu'elle supportait mal l'affection et l'estime que mon beau-père affichait pour moi-même et elle ne ratait pas une occasion de me le faire sentir. Je ne me serais pas permis de répliquer, ni de faire la moindre réflexion, par respect, car je constatais combien elle avait de travail avec sa famille nombreuse, alors que Justine, qui venait parfois le dimanche nous rejoindre, ne la loupait pas pour la remettre en place avec son humour de titi parisien. Je dois reconnaître qu'elle avait un esprit d'à propos que je n'ai jamais eu, pour la réplique parfois cinglante, la plaisanterie facile, souvent grivoise, que je n'appréciais pas. Peut-être semblais-je bégueule à cette femme simple qui aimait bien la gaudriole, cela expliquerait notre manque d'atomes crochus. Nous ne nous sommes un peu rapprochées que lorsqu'elle était dans la terrible souffrance d'un cancer à la gorge, vers la fin de sa vie et encore était-ce dans des circonstances assez exceptionnelles puisque j'étais sur le point de me séparer de son fils.
Extrait – pages 196 à 199 –Le rêve prémonitoire
Durant la quinzaine de jours où je restais en “vacances” lorsque mon mari reprit son activité, j'ai fait par trois fois, le même rêve dont il sera question plusieurs fois au cours des chapitres suivants. Dans ceux-ci je transcris sans rien en changer des lettres qui en traitent. Je situe cette répétition du rêve à l'âge de vingt-cinq ans, parce qu'à ce moment-là, je survolais ma vie hâtivement. Maintenant que je dois la relater dans la chronologie et le détail, je réalise que ce rêve répétitif a eu lieu en 1957 et que j'allais avoir vingt-deux ans.
-"J'étais en Afrique, au cœur d'une jungle dense. Seule, à l'entrée d'un lieu qui tenait à la fois de la caverne et du Temple, j'avançais le long d'un dédale de couloirs relativement obscurs. J'arrivais cependant sans encombre au centre d'une salle de pierre, semblable au Saint des Saints et dépôt d'un trésor. Je marchais vers le milieu et soudain un serpent se dressait devant moi, oscillant de droite à gauche en sifflant. Mon cœur battait très fort, mais j'avançais de quelques pas de plus. Je m'agenouillais et saisissais une poignée du trésor qui gisait à terre et le brandissant devant moi, je disais au serpent des mots que je n'entendais pas. Alors ce dernier se lovait en rond à mes pieds et me regardait d'un air très doux, sans plus faire mine de vouloir, ni me piquer, ni m'arrêter. Je mettais dans un sac qui se trouvait là, un peu du trésor, m'inclinais devant le Saint des Saints, et repartais par le chemin de l'aller. .
A ma sortie, des guerriers noirs m'attendaient, ils venaient au-devant de moi et leur chef en me saluant me dit :
“Désormais nous te protégerons”.
Je les saluais à mon tour et leur dis :
-“Je dois regagner la France, car j'ai mission de la réveiller”.
Ils m'accompagnèrent durant tout le voyage jusqu'à celui qui conduisait mon Pays Je constatais alors que la forme du crâne de cet homme était spécifique et reconnaissable entre toute, mais je le voyais de profil, comme sur les gravures des livres d'anatomie détaillant la tête que l'on étudie. Je dis à cet homme que j'étais envoyée pour l'aider à faire le bonheur de l'humanité. Cet homme que je ne voyais toujours pas de face, compris de suite la nécessité d'agir et nous nous mîmes au travail dans l'instant. Alors me retournant vers le chef noir qui m'avait protégée, je reconnus qu'il était un Pape et il me salua de nouveau au nom du Dieu trois fois Saint. ..
Le peuple reconnut alors qu'il était aimé de “Celui qui est la vie” et travailla à rétablir une humanité juste et sans esclavage d'aucune sorte. La Paix commença à fleurir avec la prospérité et à ouvrir les cieux à nos sœurs et frères des étoiles. Celui que nous attendons tous pouvait venir visiter son Peuple et le conduire vers “la Lumière”. Au moment où j'entrais à Sa suite dans la Lumière…
Le réveil sonna et je constatais que Grégoire se levait pour aller travailler, il m'embrassa en me conseillant de me rendormir car il n'était que quatre heures trente. Il partait presque aussitôt habiller, prenant son petit déjeuner en arrivant à la pâtisserie. Je l'écoutai donc et me rendormis sans tarder. Ce fut comme si je retournais dans mon rêve interrompu, à une différence près que je ne reconnaissais pas les lieux où je me trouvais. J'avais l'impression d'être là comme une spectatrice dans une salle de cinéma, et la personne que je voyais là, devant moi, était comme un double de moi-même que je regardais agir avec étonnement.
- Cette personne, richement vêtue, était assise sur une sorte de trône et semblait donner des ordres à une foule de courtisans. .
Je la voyais ensuite quitter cette salle aux proportions imposantes et se diriger vers une pièce largement dimensionnée, dont le lit était l'ornement principal. Elle se dévêtait, puis frappait dans les mains. Trois beaux garçons se présentaient. Elle paraissait choisir entre eux, renvoyait les deux autres et plaçait celui de son choix à ses côtés près du bord de son lit. Elle lui caressait la tête rêveusement, mais soudain la lumière s'éteignait et je ne distinguais plus rien. .
Cependant, un moment s'écoulait durant lequel j'avais la sensation pénible d'une souffrance interne. Puis la lumière éclairait de nouveau la pièce, et je constatais que la femme qui me ressemblait pleurait. Puis se ressaisissant, elle frappait dans ses mains, et apparaissaient de nouveau les deux autres jeunes gens aperçus précédemment. Elle les regardait longuement, puis choisissait le plus âgé des deux, le faisait asseoir sur le bord du lit, après avoir renvoyé l'autre. Il semblait lui parler un long moment et tenter un geste un peu osé dans sa direction qui ne semblait pas lui plaire. J'avais comme l'impression d'un voile qui se posait sur mes yeux et je ne savais pas ce qui s'en suivait. Lorsque mes regards purent scruter de nouveau la pièce éclairée, je vis le premier garçon qui sortait d'un air satisfait. J'entendis aussi des larmes et des soupirs, puis un sommeil léthargique sembla s'emparer de mon image et de moi-même, jusqu'à ce que mon rêve reprenne et là je me sentais moi-même et non un reflet dans les bras du troisième homme. Un grand feu semblait m'habiter, une fièvre m'envahir, puis soudain un vide sans fond qui m'attirait pour me détruire, une musique douce me calmait et le cri d'un enfant.
Je me réveillais en nage et mal dans ma peau, regardais si c'était Philippe qui avait crié, mais il n'en était rien... Je ne sais plus très bien quel écart il y eut entre les répétitions fidèles de ce rêve, mais je me souviens que, à la suite de la première fois, une sorte de joie à laquelle succéda un certain malaise, me submergea toute la matinée, puis se dissipa avec les occupations obligatoires.
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Copyright by Micheline Schneider Le Brun - Extraits - Chapitre VII - Etre maman - Vacances à la campagne - Le rêve prémonitoire
"La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde ou Hologrammes de deux VIES humaines pour des Entités Divines"
Date de dernière mise à jour : 22/05/2023