Chapitre III - Naissance - Mort
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Le mois d'août nous apporta la joyeuse nouvelle de la naissance de Nathalie, fille de Myriam et Jean-Claude. Hélas lui succéda, à une semaine près, celle inattendue du décès de papa. Après quelques brèves années de retrouvailles avec maman, cette dernière n'étant paraît-il plus assez ardente pour ses besoins physiques, papa était reparti vers de nouvelles aventures, choisissant des femmes plus jeunes.
Un premier infarctus aurait dû le faire réfléchir, à deux doigts de la retraite, qu'il serait plus raisonnable pour lui de mener une vie plus calme. Il aurait dû avoir la sagesse ne pas continuer à manger et boire tout ce qui lui plaisait. Au médecin qui le lui avait conseillé, il avait répondu qu'il préférait partir quand il avait encore tous ses moyens et profiter de la bonne vie jusqu'au bout. C'est donc ce qu'il fit !
Il venait d'avoir soixante-cinq ans et débutait sa retraite quand, étant parti en vacances en voiture avec une amie, cette dernière dut le ramener d'urgence à la Porte Brunet. Il eut un second infarctus et elle le fit hospitaliser à l'hôpital Tenon. Maman qui était chez son frère, près de ma grand-mère, Julienne, sa famille et moi-même, nous fûmes prévenues rapidement, mais il décéda dans la nuit à l'hôpital, seul, comme sa propre mère qu'il avait, lui-même, si peu assistée.
Milène et Édouard nous gardèrent les enfants et Grégoire m'accompagna à Paris pour la levée du corps et l'enterrement. Lorsque je vis mon père dans le cercueil ouvert, je ne pus l'embrasser car il sortait des tiroirs glacés de la morgue et je me rappelais l'effet que j'avais ressenti au baiser donné à mon beau-père dans des circonstances similaires. Julienne non plus n'en eut pas le courage. Nous étions toutes les deux auprès de lui, les larmes coulant de nos yeux, mais maman avait préféré garder un souvenir de vie intact, et ne pas le voir étendu là, raide et blafard, nous la comprenions.
Après le repas familial, Grégoire voulut repartir au plus vite. Ce n'est que dans les bras d’Édouard attentionné et tendre que je laissais déborder mon chagrin.
Date de dernière mise à jour : 30/06/2025
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