La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde

Chapitre VII - deuxième partie - La gifle -

Sixième partie  – deuxième partie

Extrait – page – 1194

... La seconde plongée dans le passé antérieur de Mickaëla se situe à la fin de cette période d'étude. A la suite d'un incident fâcheux qui aurait pu fort mal tourner sur le moment et dont les conséquences se répercutèrent plus tardivement et catastrophiquement.

–“Je vais te ‘montrer du doigt un moment privilégié’ où tu as compris que tu étais différente et que tu aspirais à retrouver cet état. Me faisant faire un retour dans ma propre vie actuelle, dès l'enfance, je me retrouvais soudain dans le jardin de mes grands-parents, dans lequel je prenais soins d'une minuscule parcelle de terrain. Dans ce jardinet lilliputien poussait une superbe touffe de myosotis bleu roi dont j'arrosais amoureusement le pied. La beauté de ces petites fleurs me transportait au paradis .C'est dans cet endroit délicieux que j'ai ressenti mon premier contact avec le monde d'en haut. Agenouillée, la tête penchée, en admiration devant les délicates corolles bleues qui me regardaient comme autant de petits yeux bienveillants - et comme toutes fleurs, reflet de la Beauté à l'état pur - mon esprit prit son envol. J'eus la sensation de planer très haut dans le ciel, ressentant une bienfaisante chaleur et me sentant enveloppée d'une vigilante tendresse. Ce moment est resté, à jamais, gravé dans ma mémoire, comme l'approche de l'extase et de la béatitude. C'est pourquoi je n'ai eu aucune difficulté à le retrouver lorsque la Présence me convie à le faire.” ...   

Extrait – pages – 1195 – 1196 – 1197

... Mickaëla ignora l'incident, évidemment, et ce ne fut qu'au suivant qu'elle commença à regarder celui qu'elle considérait comme son oncle avec surprise et inquiétude.

Ce jour-là, Laura allait chez une amie pour lui montrer comment faire des confitures de cerises. Elle avait laissé les clefs de la maison à sa cousine Marie, la maman de Mickaëla, pour son fils John qui avait oublié les siennes.

Mickaëla n'avait exceptionnellement pas cours cet après-midi-là. Elle proposa à sa mère d'aller faire sa préparation d'activité scolaire pour le lendemain, chez leurs cousins en attendant John. Cela éviterait l'attente à sa mère qui désirait s'absenter. Celle-ci accepta sa proposition et la jeune fille partit préparer ses cours chez Laura.

Elle s'installa dans la chambre de Mia et commença à travailler. Le bureau, placé devant l'une des fenêtres de la chambre de sa petite cousine, tournait le dos à la porte qu'elle avait laissée ouverte pour mieux entendre sonner son cousin. Aussi ne prêta-t-elle pas attention à quelques bruits furtifs dans la maison, et fut-elle surprise et un peu affolée lorsqu'elle sentit deux mains enserrer ses épaules et un souffle chaud dans son cou, suivit d'un long baiser. Croyant que c'était John, bien qu'il ne l'eut jamais habituée à une telle démonstration de tendresse, elle dit :

–“Je croyais que tu avais oublié tes clefs, j'étais là pour t'ouvrir la porte ? !”

 L'étreinte ne se relâchait pas et le baiser se prolongeait … Mickaëla se redressa brusquement en écartant les mains qui tentaient de la retenir sur son siège. Elle se retourna vers celui qu'elle pensait être son cousin et fut tout étonnée de se trouver nez à nez avec Augusto. Il l'a regardait d'une manière si inaccoutumée, qu'elle fixa son propre regard sur les yeux de ce dernier avec insistance en lui demandant s'il allait bien ?

Augusto ne se désarçonna pas pour si peu et rétorqua :

–“J'ai cru que c'était Mia ! Excuse-moi !” 

Mickaëla fit mine d'accepter explication et excuse, bien qu'elle ne soit pas dupe de la supercherie de son oncle, sa corpulence et celle de Mia qui n'avait que quatre ans, ne pouvaient être comparées ! Elle salua Augusto d’un petit  hochement de tête en se rasseyant pour rassembler ses affaires éparses sur le bureau et lui dit :

–“Si tu es là pour accueillir John, je peux m'en aller ?”

–“Non, non, je ne fais que passer, reste, reste, je m'en vais !”

 Répondit Augusto en marchant vers la porte avec précipitation. Puis se ravisant, il revint vers elle en lui précisant :

–“Ne parle ni à John, ni à Laura de mon passage éclair .

 Il accompagna cette phrase d'un clin d'œil complice auquel la jeune fille ne parvenait pas à mettre un objet...

... La fin de l'année d'étude touchait à sa fin et Mickaëla attendait les résultats de son concours d'entrée à l'Academy de Police active. Laura lui apprit que son cousin George arriverait pour une quinzaine de jours de détente, avant de repartir pour la saison d'été en Europe. La fratrie se réjouissait de retrouver leur aîné pour quelque temps. Augusto, fier de son fils George, en vantait les mérites à tous ses clients et amis. Laura était "aux anges" d'avoir bientôt près d'elle son "petit premier" comme elle le nommait avec tendresse.

Mickaëla, contaminée par l'enthousiasme de la famille, attendait donc son cousin George avec presque autant d'impatience qu'elle.

Extrait – pages – 1198 – 1199

... Dès le premier regard, George tomba éperdument amoureux de sa cousine.

Celui qui le constata immédiatement fut Augusto ! Une rage folle naquit subitement dans le cœur de cet homme qui pourtant adorait son fils, à l'idée de la jeunesse que celui-ci représentait dans toute sa superbe, alors que lui-même commençait à accuser les années ! …

Le désir d'Augusto pour Mickaëla n'avait fait que grandir et se transformait, contre son gré, en un sentiment très tendre qu'il n'arrivait plus à dominer. Ce débattant contre l'envie physique pour elle qui le possédait, il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il éprouvait, en plus, ce sentiment qui faisait battre son cœur, comme celui d'un jeune homme, dès qu'il la voyait. Il avait papillonné mille fois dans sa vie, sans ne jamais s'accrocher à aucune de ses maîtresses. Il avait aussi beaucoup aimé Laura jadis, mais son feu s'était éteint ! Là, il se trouvait sans défense devant sa jeune cousine qui d'ailleurs, ne prenait pas d'intérêt à lui. Le démon de midi le travaillait sans doute !

La venue de George et dans un éclair, le regard de ce dernier sur Mickaëla, le faisait découvrir en son propre fils, un rival ! Il fallait qu'il agisse, il ne savait pas encore comment, pour que les jeunes gens se voient le moins possible durant le court séjour de George.

Mickaëla habituée aux regards de ses condisciples masculins avait rapidement compris l'enveloppement de ceux de son cousin. En alerte par le comportement récent d'Augusto à son égard, elle avait saisi dans le même temps et jaugé celui de ce dernier lorsqu'il avait fait les mêmes constatations qu'elle-même, concernant son fils. Elle sentait que cela n'augurait rien de bon ! …

Extrait – page – 1200

... Elle s'attendait bien à quelle que déclaration d'amour de la part de George, mais pas à une demande en mariage aussi précocement formulée, une semaine après son arrivée ! Mickaëla restait sans voix, non pas d'émotion, mais ne sachant quelle formule employer pour le faire patienter ! Elle ne se sentait pas assez attirée par l'homme pour donner une réponse aussi rapide.

Elle se dit que le mieux serait, peut-être, de lui parler de son amour déçu et dont elle portait encore le fardeau ! La jeune fille se risqua timidement à lui expliquer sa réserve du fait du passé récent. Le visage de son cousin se rembrunit aussitôt, comme vexé qu'elle ne lui saute pas au cou ! Plutôt beau garçon, il avait ses petits succès auprès de la gent féminine hôtelière, et n'entendait pas être rabroué comme un vulgaire ‘tout venant’. Sa brillante réussite dans le métier de l'hôtellerie et les perspectives que son père avait ouvertes devant lui, en faisait un beau parti et il jugeait que cela comptait !

Il connaissait mal sa cousine, car sinon il n'aurait pas ajouté :

–“Nous dirigerions rapidement un hôtel-restaurant, mon père me l'a laissé envisager. Tu ferais les études nécessaires pour me seconder.”

Ainsi, organisait-il sa vie sans lui demander même son avis, ni même envisager qu'elle ne puisse être éprise de lui aussi rapidement !...

Extrait – pages – 1204 – 1205

... Lors de leur deuxième rencontre, seul à seule, George tentait, dès le début de l'entretien, d'obtenir de la jeune fille un jugement en sa faveur. Celle-ci n'était pas décidée à répondre favorablement et elle préférait, devant son insistance, s'en tenir en partie, à ce qu'elle avait convenu avec ses parents.

George se montrait très dépité. Il avait, ainsi que Laura, escompté au moins des fiançailles avant son départ ou à son retour de saison ! Mickaëla n'en parlait pas ! Laura, un peu plus tard dans la soirée, tentait un petit mot discret dans ce sens. Mia qui était ravie à l'idée d'avoir la jeune fille comme une grande sœur, mit carrément “les pieds dans le plat” en proclamant :
–“Pourquoi n'en fais-tu pas ton fiancé en attendant de le prendre pour mari ?”

Mickaëla, gênée par la question qui cette fois-ci, ainsi claironnée, avait interpellé toute la famille présente, se risqua à jeter un regard vers Augusto comme pour quémander de l'aide. Celui-ci saisit ce regard au vol avec une telle flamme dans les yeux qu'elle regretta son appel désespéré ! Lui, calmement mit son veto à tout mariage, en disant que son fils devait épouser une femme qui l'épaulerait et pratiquerait la même profession que lui.

George et sa mère prirent une mine très contrariée et allaient rétorquer, mais Augusto, élevant la main, tel un parrain tout puissant de maffia dont son sang sicilien lui donnait l'allure, dit :


–“Basta ! Basta ! Nous en resterons là, la jeune fille n'y tient pas et l'avenir de George ne va pas dans ce sens !”

Quand il avait ces gestes et cette voix, sa famille savait par expérience qu'il ne fallait pas le contrarier ! Un grand silence se fit, que seul le battement lent et régulier de la pendule ancienne du salon, troubla de son mouvement monotone...

Extrait – page 1207 – 1208

... La jeune fille avait eu un mouvement de recul...

... Sa réaction rendait fou le jeune homme. Il la tint plus fortement encore et fit pénétrer avec violence sa langue entre les lèvres de la jeune fille. Celle-ci serrait les dents, en essayant de détourner la tête, mais George la tenait, tel un aigle dans ses serres, tentant toujours vainement un baiser plus intime ! Il lui faisait mal ! En un éclair elle desserra les dents, lui mordit la langue avec force ! La douleur fit lâcher prise au jeune homme qui recula, puis se jeta sur elle et la gifla à tour de bras …

Dans leur lutte, ils n'avaient pas entendu l'arrivée d'Augusto qui franchit le seuil de la porte au moment précis où la première gifle retentit. Il traversa rapidement la pièce pour les rejoindre Sans ménagement pour son fils, il retrouva la vigueur de ses vingt ans pour placer un vigoureux coup de poing sur le menton de George qui s'écroula sur la table desserte roulante, heureusement encore vide, mais qui partit à la dérive, entraînant sa charge jusqu'au mur où le jeune homme se cogna fortement la tête.

Augusto se retourna vers Mickaëla abasourdie pas tous les événements qui venaient de se dérouler, il la prit dans ses bras tendrement. La berçant contre lui en murmurant :
–“Ce n'est rien, ce n'est rien, je suis là, il ne te touchera plus, je te l'assure.”

Voyant que les larmes perlaient aux yeux de la jeune fille, il les but avec douceur et presque religieusement. Mickaëla se laissait faire, brisée par la querelle. Elle ne réagit que lorsqu'elle vit, soudain, Laura qui les regardait, interdite ! En entendant tout ce bruit, elle était accourue dès qu'elle eut posé le plat qu'elle sortait du four.

Laura, au lieu de se précipiter vers son fils bien-aimé, ce, à quoi l'on se serait attendu d'elle, restait là, les bras ballants, à regarder son mari éperdument amoureux de sa petite cousine Mickaëla et la pouponnant avec la tendresse qu'elle avait connue de lui autrefois !...

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Grape vine 1Copyright by Micheline Schneider Le Brun - Sixième partie - Extraits - chapitre VII - 2 - La gifle

"La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde ou Hologrammes de deux VIES humaines pour des Entités Divines"

                                       

Date de dernière mise à jour : 22/08/2023