La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde

Chapitre IX - 1 - La chatte - l'Amour

Sixième partie 

Extrait – pages – 1225 – 1226  - La chatte

... Elle était juchée sur un mur regardant au loin une ville illuminée. Là où elle se trouvait il faisait nuit et sombre, cela ressemblait à un village de petite taille, de cet endroit elle voyait quelques maisons éclairées. Ce qui lui parut étrange, c’est qu’elle voyait très bien dans le noir. Elle décida de s’approcher d’une maison et pour cela elle devait sauter au bas du mur où elle était juchée, et ce ne lui fut pas difficile. Elle se retrouva avec souplesse au bas du mur et partie dans le noir vers la maison la plus proche. Arrivant à la porte elle pensa tendre la main, pensait-elle, mais elle constata que c’était une patte de chat qu’elle appuyait sans bruit sur cette porte. Ce reconnaissant comme une chatte, elle pensa à la chatière...

... Brusquement la tourmente augmenta, la foudre tomba sur la maisonnette, la chatte sauta au sol et se mit à courir de toutes ses forces. Elle ne put que constater que sa maîtresse avait été foudroyée et gisait sur le sol. La petite chatte courut, courut, affolée et entendit tout à coup le bruit d’une rapide poursuite, puis le hurlement des loups effrayés, mais qui l’avaient aperçue et s’élançaient à ses trousse espérant un bon repas. “Mickaëla la chatte” courut ainsi jusqu’au bout de la nuit, et tomba épuisée et sans défense au levé du jour. La troupe de loup n’en firent qu’une bouchée....

Extrait – pages – 1226 - L’Amour

Lorsqu'elle se réveilla, Mickaëla se dit que ces rêves lui apportaient la certitude que Dieu attendait d'elle qu'elle poursuive une mission et qu'elle la mène définitivement à bien. Il lui semblait ressentir  par rapport au passé, qu’il y avait une limite indépassable et que la pression répétée des rêves, qu'elle constatait de plus en plus rapprochés, avait la signification qu'elle allait aborder une phase décisive pour elle-même, et qu'elle se trouverait dans l'obligation de dire oui ou non à jamais ! La jeune fille décida de surseoir au tête-à-tête avec Augusto...

Extrait – pages – 1227 – 1228

... Après un repas rapide, elle travailla assez tardivement sur ses cours. Elle se surprit, plusieurs fois, l'oreille aux aguets, comme dans l'attente inconsciente d'un appel téléphonique qui ne vint pas. Lorsqu'elle s'allongea, fatiguée par sa veille studieuse, elle s'endormit dans les secondes où elle posait la tête sur l'oreiller.

La vision fut immédiate. La Shekhina était présente à ses côtés. “Ton rêve de la nuit dernière, dit cette dernière, t’a attristé et effrayé, on le serait à moins. La vie, la mort, cela n’est qu’une illusion dans ce monde du temps, un jour viendra ou tu comprendras mieux tout cela. Accepte ce qu’il t’arrivera au fil des jours à venir, cela a un sens qui t’échappe maintenant, l’heure viendra où tous comprendront. Tu as vécu ces karmas et dans un temps plus lointain tu as vécu ce qui suit.

Ce fut pour moi que le ‘Cantique des Cantiques’ fut écrit. Ma Présence se retrouve auprès des femmes et des hommes que le Père missionna aux cours des siècles.

“Ainsi, j’étais aux côtés de Sarah et d'Abraham, les deux premiers êtres sur la Terre à dialoguer comme femme et homme, comme épouse et époux. Lesquels, par Ma présence attentive furent aidés à devenir un couple authentique, les parents de l'humanité. Sarah et la Shekhina ne faisaient qu'une à ce moment de l'histoire de l'humanité renaissant à la vie divine à acquérir.

Il faut savoir que je n'apparais que là où se trouvent mâle et femelle unis. Du temps des patriarches, il existe une monogamie malgré les apparences du récit biblique. J'ai parlé d'Abraham et de Sarah, l'émergence de ce couple, comme signification de la Création et couple humain créé à l'image de Dieu est l'expression même de Sa mission. Un texte juif, le Zohar, indique que “les relations des patriarches avec leurs femmes étaient régies par un mystère suprême. Je suis à la base de ce mystère, présent dans ces unions.”

“Le temps et l'espace sont constamment débordés par ce quelque chose d'inassignable qui est l'Amour de Dieu, réfracté dans l'union de l'homme et de la femme...

Extrait – pages – 1230 – 1232 - 1233

... Cette remémoration ne lui apportait toujours pas, une fois éveillée, la clef du mystère de cette mission dont elle percevait, néanmoins, le fil ténu, depuis que ces songes habitaient certaines de ses nuits. La jeune fille sentait bien qu'elle n'était pas au bout de ces révélations. Elle attendait et appréhendait un peu les nuits suivantes qui sans doute la mèneraient à une connaissance plus précise de ce qui lui serait demandé.

La journée s'écoula rapidement, prise entre les exercices d'entraînement, physiques et tir, ainsi que les cours, Mickaëla n'eut pas le loisir de penser à ses songes, ni à Augusto, puisqu’il ne vint pas la rejoindre à leur lieu de rendez-vous habituel comme les soirs précédents !...

AYANT PRIS SON AMIE POUR CONFIDENTE

... –Je ne sais que penser, rétorqua Ghislaine, c'est vrai qu'il a l'air aux petits soins pour toi, mais il est toujours d'une telle correction, qu'on ne croirait jamais à la réputation que lui fait sa femme ! Que te dit-il ? 

                       .
-Il m'a dit par trois fois qu'il m'aimait, l'autre soir, qu'il désirait un entretien avec moi. Il a même rappelé après son départ pour me dire son troisième “je t'aime” et m'a raccroché précipitamment au nez, avant même que je n'ai pu lui répondre, après m'avoir demandé si moi aussi, je l'aimais ! Je n'y comprends rien, depuis, il est silencieux !

                                                     .
–Peut-être a-t-il réalisé votre différence d'âge, les liens familiaux, qu'il était marié, père de famille, que son propre fils te demandait en mariage ! Que sais-je, il a dû se donner un temps de réflexion, selon la profondeur de ses sentiments, pour pouvoir faire le point. Votre situation n'est pas simple certes ! Et toi, l'aimes-tu ? 

                                                         .
Elle avait relevé le visage tuméfié par les larmes que Mickaëla cachait, en sanglotant encore, contre son épaule et regardait cette dernière dans les yeux.

                      .
–Arrives-tu, toi-même, à bien faire le tour de tes sentiments, de ce que tu ressens en profondeur ? 

Mickaëla s'arrêta de sangloter, s'essuya les yeux, se moucha bruyamment et regardant son amie d'un air de chien battu, chercha à exprimer son dénuement.

                             .
–Ce que j'éprouve n'a rien de comparable avec les sentiments que j'avais pour Jean-Jacques, dit-elle, j'étais plus jeune, alors j'idéalisais par rapport au métier que nous voulions faire l'un et l'autre. Je n'avais pas avec Jean-Jacques cette impression de protection religieusement tendre et chaleureuse dont je me sens entourée par Augusto. Je ne ressentais pas à son contact le trouble dont mon corps est emparé lorsque ce dernier me touche. Nous nous embrassions, mais c'était franc, sans détour, presque enfantin quand j'y songe ! Augusto a effleuré mes lèvres, l'autre soir, presque avec dévotion ! Il m'a embrassé amoureusement, le cou, les épaules et j'étais aux abois et aux anges à la fois, n'osant pas bouger de crainte qu'il ne s'arrête ! ... Pourtant, j'avais cette peur de vous voir arriver dans la cuisine qui me tenaillait, et, lorsque vous êtes effectivement apparues, Julia et toi, j'ai joué le jeu, comme si de rien n'était et lui s'est éclipsé discrètement. Nous n'avons pas dit un mot, mais nous étions si bien !...

Extrait – pages – 1234 – 1235

 ...“Mickaëla, lui dit cette voix, je pensais pouvoir vivre sans te voir, je ne le peux pas, et toi-même ?” 

Le ton avait baissé au point de devenir presque inaudible et c'est également dans un murmure qu'elle répondit :

–“De même pour moi !”

Il y eut comme un éclat de rire heureux à l'autre bout du fil et puis il lui dit :

 –Attends-moi, j'arrive.

Augusto raccrocha, avant même que la jeune fille n'ait eu le temps de lui préciser qu'elle partait chez les parents de Ghislaine. Cette dernière avertie, lui dit :

–“Colle un mot à la porte, si Dany arrive avant lui et donne-lui l'adresse de mes parents, qu'il nous rejoigne !”

Mickaëla ne se le fit pas dire deux fois. Elle griffonna un billet qu'elle fixa sur la porte, car elle avait entendu le coup de klaxon vigoureux de Dany qui les appelait à descendre. Elles prirent leur léger bagage et les paquets cadeaux et descendirent joyeusement l'escalier.

Soudain, arrivant au bas de l'immeuble, Mickaëla s'arrêta retenant Ghislaine par le bras.

“S'il n'osait pas venir chez tes parents, dit-elle, en parlant d'Augusto ! Il pourrait se dire que ces derniers ne comprendraient pas qu'il me poursuive jusque chez eux. Il est considéré comme ‘un oncle’ par eux et nous avons vingt-six ans de différence d’âge, ils savent bien qu'il est marié ! Il serait préférable que je reste l'attendre. Il me déposera discrètement dans l'après-midi, la fête n'a lieu que ce soir. Qu'en penses-tu ? Explique à ton frère que je suis retenue par une obligation imprévue quelques heures de plus en ville”...

Extrait  - pages – 1237 – 1238

... Il y eut deux brefs coups de sonnettes qui tintèrent comme un chant de victoire ! Mickaëla marqua un temps d'arrêt tant son coeur battait la chamade !

Elle s'approcha de la porte et écouta le souffle d'Augusto qui, selon son habitude sportive, était monté quatre à quatre les trois étages. Le front posé contre la porte, elle priait : “Shekhina, si tu es en moi, guide mes réponses et qu'elles soient conformes au désir divin.” Ce que disant, elle venait d'accepter la mission…                                     .
La jeune fille ouvrit la porte d’entrée, s'effaçant pour laisser rentrer l'homme, puis, elle la referma et se dirigea vers le séjour. Ses pas la conduisaient près de la baie vitrée qui éclairait agréablement la pièce d'un rayon de soleil un peu plus intense maintenant.

Augusto l'avait suivie, ils se tenaient face à face ! Leurs regards perdus l'un en l'autre, ils se considérèrent un long moment en silence. Dans les yeux d'Augusto, Mickaëla pouvait lire une adoration sans borne et une attente réciproque ! Augusto regardait la jeune fille et son sentiment était partagé entre le désir de la prendre contre lui et le curieux désir de s'agenouiller ! Il était désorienté par ses propres réactions depuis qu'il aimait Mickaëla et ne savait plus quelle attitude adopter à son égard ! S'il interprétait le regard de sa jeune cousine, il y lisait la même fièvre qui le dévorait lui-même ! Cependant, sa réserve apparente, arrêtait son élan vers elle. Le temps qui s'écoulait dans le silence, seulement troublé par de rares passages de véhicules, parut à la fois, interminable et merveilleux à l'amoureux, heureux d'être là, près d'elle, après cette séparation qu'il avait voulue !

L'intensité du regard de Mickaëla fut soudain voilée par un rideau de larmes. Augusto fit un pas en avant, tendant les bras. Elle s'y jeta, telle une naufragée trouvant enfin le refuge espéré. Se blottissant contre lui, la jeune fille sanglotait par petits à coups entrecoupés de gros soupirs qui semblaient désespérés ! Augusto s'inquiéta tout haut et parlant enfin, lui dit :

“ Qu'as-tu, tu ne désirais pas me voir. J'avais cru comprendre que, oui ?”...

Extrait – page – 1240

–Je crois qu'il faut que nous ayons le courage de nous quitter, mais j'aimerais être une fois, totalement à toi. Je pressens que ce qui existe entre nous, va au-delà de l'attirance de nos corps. Il me semble que pour avoir le courage de continuer l'un sans l'autre, cette communion de tout notre être est nécessaire. Non pour éteindre le feu mais pour sublimer le sacrifice de notre bonheur impossible !

Augusto la regardait avec passion ! Il comprenait ce qu'elle voulait dire. Il s'était fait lui-même cette concession, au moins une fois ! Ce sublime échange lui paraissait vital, bizarrement, comme l'on boirait un filtre de mort pour cette Terre avec l'espoir d'éternité !

Leurs lèvres se joignirent de nouveau, puis, se détachant d'elle un instant, il assura :

–Je ferai comme tu le voudras !

 
Ce commun accord étant résolu, rien ne pouvait arrêter leur passion et ils y laissèrent  ardemment cours jusqu'à une heure avancée de l'après-midi.

 

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Grape vine 1Copyright by Micheline Schneider Le Brun - Sixième partie - Extraits - chapitre IX - 1 -La chatte - L'Amour

"La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde ou Hologrammes de deux VIES humaines pour des Entités Divines"

 

 

Date de dernière mise à jour : 24/08/2023