La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde

Chapitre XVIII - Travail - Famille - Vacances

Deuxième partie 

Extrait – page 355Travail

Ne désirant pas paraître comme une “femme entretenue” aux yeux de mes enfants, de ceux d’Édouard et de ma famille, maintenant que j'avais fini les travaux dans la maison, je décidai de reprendre mon métier non pratiqué depuis dix-huit ans et de le remettre au goût du jour pour aider Édouard dans son activité qui se développait et qui nécessitait la tenue d'une comptabilité sérieuse...

... Cependant je travaillais bénévolement pendant cinq ans, ne voulant pas grever l'exploitation par des charges supplémentaires.

... Les premiers mois, je m'arrangeais avec Justine qui habitait au Mesnil-Saint-Denis, pour que Sylvie, au sortir de l'école proche de chez elle, vienne jouer avec ses cousins en attendant mon retour...

Extrait – pages – 356 – 357

Édouard se donnait beaucoup de mal pour faire prospérer son élevage et la commercialisation du produit, et cela se concrétisait par des résultats. Le nombre des clients augmentait et je devais emporter le soir, ma boîte de comptes, pour mettre à jour les fiches individuelles des clients, de ce fait il m'arrivait fréquemment de finir mon travail vers minuit. Édouard, lui, regardait tranquillement la télévision dans son fauteuil, et était très frais à l'heure de se coucher et donc toujours aussi ardent. Mais moi-même qui avais peiné toute la soirée après avoir, dès mon retour de l'élevage et du bureau, supervisé les devoirs et les leçons des enfants, préparé le repas, dîner et ranger la cuisine, avant de me remettre au travail, je me sentais bien fatiguée. Je devenais nettement moins disponible tous les soirs, d'autant que pour notre plaisir commun, c'était à moi qu'incombait l’action ! ... Édouard s'insurgeait, se plaignant de mon indisponibilité, ayant aimé garder le même rythme que précédemment, ce qui l'amena à me dire un soir :

“Dire que j'ai tout quitté pour en arriver là !”

Puis voyant le regard sombre que je lui jetais, il ajoutait malicieusement :       .

-“Heureusement que je me suis rendu compte que je t'aimais pour autre chose que faire l'amour !”

Ce qui ramena le sourire sur mes lèvres. Il avait oublié un instant que je prenais tout au pied de la lettre, n'ayant pas toujours le même humour que lui !

Extrait – pages – 358 – 359 - Divorce

... C'est en 1972 qu'eut lieu la rencontre de conciliation, en vue de terminer mon divorce. L'avocat qui était censé m'assister, vint vers Grégoire et moi-même et nous voyant discuter tranquillement en attentant d'entrer dans le prétoire, nous dit :                                            
- “Je suppose que vous renoncez au divorce ?”                                              
Je le regardai étonnée et lui répondis, non ! A son tour il parut surpris et renchérit :                          .  
- “Vous semblez si bien vous entendre, à vous regarder parler ensemble, c'est peu fréquent en conciliation de constater cela ?”                      Nous fûmes obligés de lui expliquer que nous avions refait notre vie chacun de notre côté et que nos enfants étaient le seul lien, mais d'importance, qui nous faisait dialoguer sans contrainte, parce que nous nous organisions du mieux possible pour eux.

Après cette formalité nous allâmes prendre un verre au café le plus proche du Tribunal civil de Versailles. Grégoire me dit :

-“C'est dommage que nous en soyons arrivés là !”

 Ses regrets me parurent incongrus alors qu'il n'avait jamais paru renoncer à Milène et que cette séparation officielle ne lui coûta pas un sou ! ... Le divorce fut prononcé le 13 juillet 1972, Édouard lui, en avait terminé depuis juin 1970...

Extrait – page 361- 362 -Vacances

... A Cavalaire, nous retrouvâmes avec plaisir la petite plage située devant la résidence, et nous réorganisâmes pour les repas comme l'année précédente. Nos filles ayant un peu mûri, appréciaient davantage les paysages, ce qui nous incita à profiter des environs, visitant entre autres, Ramatuelle, les îles d'Hyères, le vieux village du Lavandou après une escale traditionnelle au restaurant de la Calanque. Nous montâmes au Castelet situé près de la Cadière d'Azur lorsque nous allâmes visiter Julienne et Julien dont la maison fort agréable était achevée et le jardin en train de se dessiner. Nous retournâmes à Saint-Tropez pour l'ambiance locale et aussi parce qu’Édouard s'étant blessé à la main avant le départ, nous dûmes aller dans une clinique pour faire retirer les fils de sa plaie...

 ...Ces vacances-là furent couronnées, la veille du départ, par une frayeur que nous fit l'une de nos filles. Toutes les trois avaient des bouées pour s’amuser car elles nageaient bien. Elles s'en servaient comme d'un bateau, avançaient assises au milieu en agitant les mains pour naviguer, lorsque le vent se leva comme le jour du cinéma et les entraîna au loin.

Deux d'entre elles revinrent difficilement, mais Sylvie manquait à l'appel, poussée par le courant vers l'extrémité de la pointe rocheuse qui enserrait la plage à l'est. Voyant cela Édouard bon nageur, se mit à l'eau aussitôt. Mais il dut lutter contre les éléments pour parvenir jusqu'à l'enfant en détresse qui ne savait comment revenir vers le rivage. Il la maintint fermement pour qu'elle quitta sa frêle esquisse et revint à la nage à ses côtés, en contournant la force du courant qui avait tendance à les repousser vers les rochers et au large. Ils arrivèrent enfin sur la rive et tous ceux qui, comme Irène, Sonia et moi-même, avaient suivi la péripétie des yeux, poussèrent un ouf de soulagement ! Sylvie avoua qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elle était portée par le flot. Ce n'est que lorsqu'elle se sentit drossée sur les rochers qu'elle réalisa sa position critique, mais il était alors trop tard pour rebrousser chemin, le vent avait forci.

-Nous en fûmes quittes pour notre peur et je remerciais Édouard pour sa présence d'esprit et son efficacité et “le ciel” tout au fond de mon âme.

-Je dois dire, concernant la dernière ligne de mon précédent propos, que Sylvie cet automne-là se rendit à l'école à bicyclette et que pour elle, comme pour son frère, depuis qu'il circulait sur deux roues, à chaque départ, en les accompagnant jusqu’au portail, je les mettais l'un et l'autre sous la protection divine. Par la séparation d'avec leur père, je me sentais fautive face à Dieu, par rapport à la foi de mon enfance, mais elle était toujours présente au fond de moi-même et ma confiance dans ce Père par excellence, espérait pour mes enfants innocents, Son soutien et j'eus toujours raison...

Extrait – pages – 364 – 365

Mes migraines mensuelles étaient de plus en plus douloureuses. Plus de neuf mois s'étaient écoulés, depuis la fin de mon divorce et je désirais de toute mon âme avoir un enfant de l'homme que j'aimais. Je me dis que cela me permettrait en même temps d'arrêter de prendre la pilule et qu'ainsi mes maux de tête cesseraient.

Je m'ouvris de ce désir à Édouard qui se montra hostile, me disant que ses enfants ne le supporteraient sans doute pas. Je parlai ouvertement de la totalité du problème au gynécologue qui me suivait depuis que nous habitions au Mousseau et sa réponse coupa court à toutes mes velléités d'être mère à nouveau. Il me cita, l'une de ses clientes dans mon cas, dont le sien devint dramatique, du fait que l'enfant qu'elle eut de son second mari, naquit anormal. Ses enfants, ses beaux-enfants et son mari le lui reprochèrent et se détournèrent d'elle. Il m'affirmait qu'il était fréquent qu'à partir de trente-sept ans, une femme ait un enfant trisomique. Cet exposé assez atroce me glaça le sang et je me sentis toute retournée pendant plusieurs jours. Le médecin m'avait dit :

- “Réfléchissez, selon votre choix, je vous poserai un stérilet si vous renoncez à la maternité, puisque vous supportez mal la pilule contraceptive la moins forte”.

Je reposais timidement la question à Édouard, mais il était toujours aussi négatif, alléguant ses enfants et ajoutant que je n'aurais plus le temps de m'occuper de lui et de notre activité. Pour lui l'incident était clos. Je n'insistais pas. La mort dans l'âme, je renonçais, à ce qui aurait contribué à me donner une des plus grandes joies de ma vie : avoir un enfant de l'homme que j'aimais ! Je fis poser le stérilet, ce qui n'était pas très agréable dans les rapports physiques et m'en détourna un peu, d'autant que j'étais meurtrie psychologiquement par le refus d'enfant !

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Grape vine 1Copyright by Micheline Schneider Le Brun - Extraits - chapitre XVIII - Travail - Famille - Vacances

"La première et merveilleuse hhistoire d'Amour du monde ou Hologrammes de deux VIES humaines pour des Entités Divines"

Date de dernière mise à jour : 06/06/2023