La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde

Chapitre XV - Naissance, mort

Deuxième partie 

Extrait – pages - 309 – 310 - 311 - Naissance, mort...

Le mois d'août nous apporta la joyeuse nouvelle de la naissance de Nathalie, fille de Myriam et Jean-Claude. Hélas lui succéda, à une semaine près, celle inattendue du décès de papa. Après quelques brèves années de retrouvailles avec maman, cette dernière n'étant paraît-il plus assez ardente pour ses besoins physiques, papa était reparti vers de nouvelles aventures, choisissant des femmes plus jeunes.

Un premier infarctus aurait dû le faire réfléchir, à deux doigts de la retraite, qu'il serait plus raisonnable pour lui de mener une vie plus calme. Il aurait dû avoir la sagesse ne pas continuer à manger et boire tout ce qui lui plaisait. Au médecin qui le lui avait conseillé, il avait répondu qu'il préférait partir quand il avait encore tous ses moyens et profiter de la bonne vie jusqu'au bout. C'est donc ce qu'il fit !

Il venait d'avoir soixante-cinq ans et débutait sa retraite quand, étant parti en vacances en voiture avec une amie, cette dernière dut le ramener d'urgence à la Porte Brunet. Il eut un second infarctus et elle le fit hospitaliser à l'hôpital Tenon. Maman qui était chez son frère, près de ma grand-mère, Julienne, sa famille et moi-même, nous fûmes prévenues rapidement, mais il décéda dans la nuit à l'hôpital, seul, comme sa propre mère qu'il avait, lui-même, si peu assistée...

... A plusieurs reprise j'avais expliqué à Édouard combien me devenait pénible cette vie partagée. Je l'aimais, mais je ne pouvais plus supporter cette promiscuité où Milène ne ratait pas une occasion de lui remémorer les souvenirs qui leur étaient communs. J'avais l'impression d'être de trop. Cependant, lorsque je disais cela à Milène, elle m'assurait que je me trompais. Elle ne me visait pas dans ses propos, que c'était pour contrer Édouard. Milène me certifiait que tout était bien entre nous deux et entre elle-même et Grégoire. Je me disais, si elle l'aime, je dois m'effacer, je ne peux plus mentir ainsi, ni aux enfants, ni aux yeux de tous. Il vaut mieux rompre avant qu'il ne soit trop tard...

... Milène m'écrivit une longue lettre me disant que je me trompais, qu'il fallait rester ensemble, que même le pauvre chien serait malheureux de cette séparation. Je dois avoir encore cette lettre quelque part dans mes papiers. Je l'avais gardé à ce moment-là pour, éventuellement, la montrer à Édouard. Par la suite, je me suis dit que peut-être un jour, si des reproches m'étaient faits de la part des enfants, je pourrais, en leur lisant cette lettre, leur prouver ma bonne volonté d'alors. Mais je leur en ai simplement parlé sans la montrer et je ne sais plus ce que j’en ai fait maintenant ! ...

Extrait - 315

...Un jour Édouard me téléphona et me dit :                                                           
- “Écoute, ce n'est pas possible de continuer comme cela, Milène et Grégoire se sont revus. Ils conduisent ensemble les filles à l'école. Milène pleure, elle ne peut accepter cette situation, moi non plus, il faut envisager l'avenir autrement.”

J'étais bien en peine, moi-même, car je l'aimais toujours autant, évidemment, et lutter seule contre eux trois me paraissait impossible. Je décidai d'aller voir Milène pour faire le point avec elle. Elle m'accueillit à bras ouverts. Pyrrhus à grands coups de langue. Nous pleurions dans les bras l'une de l'autre en nous assurant que c'était trop dur, qu'il fallait nous organiser différemment.

Milène me confia qu'elle était biandre et ne pouvait se passer ni de l'un ni de l'autre, qu'il fallait imaginer une solution à laquelle tous les quatre nous souscririons. Elle ajouta en riant avec encore quelques larmes dans les yeux, que la meilleure solution serait la grande maison, avec des pièces, communes et d'autres plus intimes, pour que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents. Elle continua en m'assurant que l'on ne pouvait savoir combien de temps tout cela allait durer, dix mois, dix ans ? ...

Extrait – page 323 - La vie continue

... L'organisation citée plus haut dura trois semaines ou un mois, tout au plus. Sophie nous dit, le jour d'un départ de sa maman, que cette dernière avait beaucoup pleuré en la serrant dans ses bras. Elle lui avait dit qu'on la séparait de ses enfants et qu'elle n'avait jamais voulu cela. Édouard était furieux qu'elle ait traumatisé la petite. Il se promit d'avoir une conversation sérieuse avec Milène dès son retour...

... Édouard accepta de reprendre la vie commune et vint tout penaud me demander mon accord, me suggérant de partir en tournée avec Grégoire. Ils s'occuperaient de Sylvie, nous nous verrions les week-ends, etc. Ainsi, remuant le couteau dans la plaie à peine fermée, provoquée par ma décision héroïque de la séparation, après les vacances, je me retrouvais après avoir vécu de véritables moments de vie commune avec l'homme que j'aimais, rejetée dans les bras d'un mari qui lui-même pensait avoir sa vie ailleurs...

RETOUR A LA TABLE DES MATIERES III

Grape vine 1Copyright by Micheline Schneider Le Brun -  Extraits chapitre XV - Naissance, mort - La Vie continue

"La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde ou Hologrammes de deux VIES humaines pour des Entités Divines

Date de dernière mise à jour : 03/06/2023