Chapitre III - La puberté - 1ère partie
Première partie
Extraits – Pages 48 -
J'avais également une camarade nommée Liliane C…avec laquelle je jouais le plus souvent au jardin, situé devant l'immeuble où nous habitions. De temps à autre, cependant, nous allions l'une chez l'autre. Je me souviens que c'est elle qui fit en grande partie mon éducation aux choses intimes de la vie. Cela se passait chez ces parents et ce fut dit de façon fort désagréable, en persiflant avec une autre de ses copines, toutes deux mes aînées et ce, avant que je ne sois réglée et que je ne sache même de quoi elles parlaient. Elles chantonnaient en ricanant : “Blanche... Comme une planche !” Ceci en échangeant de petits regards complices. J'enrageais, ne comprenant pas pourquoi elles me traitaient ainsi. C'est ce qui incita maman à me donner les explications dont je parle plus loin.
Une autre fois, venant à la maison, elle me dit à brûle pourpoint:
–“Sais-tu comment on fait les bébés ?”
J'ouvris de grands yeux, parlai de choux, de rose, de cigogne…Elle ricana, fouilla avec frénésie dans la valise d'habits de sa poupée, exhiba la tétine d'un biberon, s'empara de ma poupée Françoise, lui plaça la tétine entre les cuisses et la précipita contre sa propre poupée en disant :
–“Ma chérie, mon amour, laisse-toi faire, tu verras c'est très bon.”
J'étais ébahie, il va sans dire et je lui demandais comment elle savait cela et si elle était vraiment certaine de ce qu'elle avançait. Elle m'assura qu'elle en était sûre, qu'elle l'avait vu faire…Des ragots de quartier, quelques années plus tard, me firent comprendre d'où lui venait, si jeune, toute cette science !
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Mireille était mignonne, avec ses grands yeux gris et bruns et sa bouche ronde. Elle était petite, à la fois menue et la bouille rondelette et de ce petit corps charmant, il était surprenant d'entendre sortir une curieuse voix grave, un peu rauque. Mireille apprenait le violon. Comme elle était musicienne et mon amie, sœur Elie qui était notre professeur de chant, décida de nous faire chanter conjointement l'Ave Maria de Gounod pour la fête de l'école. Cette prestation s'effectuerait devant monsieur le Curé, notre invité d'honneur. Connaissant ma timidité, mais appréciant ma voix de soprano, sœur Elie s'était dit qu'à deux et entre amies, elle avait plus de chances de mener à bien son projet.
J'étais aux anges, car j'ai toujours aimé chanter à gorge déployée, et la présence de mon amie me rassérénait effectivement dans la perspective de paraître en public. C'était sans compter sur la “grosse” voix de Mireille ! Ayant bien appris le chant, tout étant apparemment au point, huit jours avant la fête, sœur Elie nous déclara que la voix de Mireille ne convenait pas pour ce chant. Elle jugeait préférable que je chante seule. J'étais dans mes petits souliers ! Comment reculer ? J'étais désolée pour Mireille, qui le prit très bien cependant. A croire qu'elle était “de mèche” avec sœur Elie depuis le début, ce que je n'eus pas la curiosité de demander, étant très naïve à cette époque. .
Dieu merci, le jour venu, malgré le trac, tout se passa bien et je mis toute mon âme à chanter Marie, la mère de mon Sauveur
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année et demie d'arrêt scolaire avait retardé mon entrée au catéchisme. Cependant comme j'étais toujours dans les premières en classe dans cet enseignement, maman obtint de notre curé que je fasse la communion solennelle en même temps que les enfants de mon âge.
Je me souviens que le jour de la cérémonie, j'étais dans les derniers rangs. Parce que j'avais obtenu une dispense, notre curé ne voulait pas me privilégier davantage puisque je n'avais officiellement reçu que deux années d'enseignement religieux et ce malgré mes bonnes notes d'examen. Cela me paraissait injuste, mais j'avais sûrement besoin d'humilité !
Mon vœu le plus cher ce jour-là fut que, plus tard, quand je rencontrerais un garçon pour me marier, il ait la Foi et qu'il la vive intensément en union avec la mienne. Je demandais la grâce d'être une bonne épouse et une bonne mère.
Cette prière je l'ai faite à chaque communion avec d'autant plus d'ardeur qu'au fil des années je comprenais la détérioration du couple de mes parents et en souffrais terriblement.
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Copyright by Micheline Schneider Le Brun - Extrait chapitre III - La puberté 1ère partie
"La première et merveilleuse histoire d'Amour du monde ou Hologrammes de deux VIES humaines pour des Entités Divines"
Date de dernière mise à jour : 16/06/2023